Reconnaitre l’accident

Les signes d’un accident en plongée sont très divers en fonction de leur cause, et de la nature de l’accident : de la difficulté respiratoire à l’impossibilité de se tenir debout, de l’éruption cutanée à la douleur thoracique, de la douleur articulaire au malaise … Comment s’y retrouver ?

Tout signe anormal ou plainte d’un plongeur doit conduire le directeur de plongée à être prudent et à agir. Il vaut mieux s’inquiéter pour quelqu’un qui va bien que ne rien faire pour quelqu’un qui a un accident.

Il ne faut donc pas hésiter à déclencher la procédure de secours au moindre doute.

Une fois lancée, ne pas l’interrompre. Des signes peuvent régresser sous oxygène et réapparaitre secondairement.

Le bilan

– vital (conscience, ventilation)

– les signes présentés par la (les) victime(s) : moment d’apparition, évolution

– les paramètres de la plongée réalisée et de la précédente si successive, les éventuels incidents

L’appel des secours 

– en mer: le CROSS : canal 16 par VHF ou 196 sur mobile (nouveau numéro d’urgence). L’officier recueille la localisation et la nature de l’embarcation, le motif de l’appel, le nombre de victimes et organise une conférence à 3 avec le médecin régulation du SCMM (SAMU de Coordination Médicale Maritime). Ce médecin recueille les signes présentés, les paramètres de la plongée et éventuels incidents, il peut donner des conseils médicaux, il organise la partie médicale des secours (envoie une équipe médicale si besoin) avec le CROSS et contacte le médecin hyperbare.

– sur terre : le SAMU- Centre 15 : il recueille les éléments ci-dessus et organise l’évacuation de la (des) victime(s) vers l’hôpital; c’est lui qui contacte le médecin hyperbare.

Les premiers secours 

– oxygène : au masque à haute concentration (15L/min)

– hydratation : 1 litre / heure, sauf contre indication (troubles de conscience, vomissements et détresse respiratoire)

– mise à l’abri : du froid (coupe-vent, couverture de survie, …), des chocs

– rassurer

– aspirine : peut être proposée si le plongeur peut boire et veut en prendre, en cas de suspicion d’ADD, la dose est de 500 mg ou moins

L’évacuation

Elle est le plus souvent héliportée (plus rapide) : il faut indiquer dès l’appel le nombre de personnes à évacuer (toute la palanquée s’il y a eu faute de procédure).

Ne pas oublier de transmettre aux secouristes la fiche d’évacuation remplie avec les données de la plongée, l’heure de sortie d’eau, les signes présentés, leur moment d’apparition et leur évolution.

Laisser l’ordinateur de plongée au plongeur évacué !

En 2014 à Brest 

40 plongeurs ont été pris en charge : 28 plongeurs loisir, 5 pro et 7 apnéistes

20 accidents de décompression, 2 fautes de procédure sans signes ont été traités; parmi les autres accidents, des barotraumatismes de l’oreille interne (10), une surpression pulmonaire, un trouble du rythme cardiaque et 6 oedèmes pulmonaires d’immersion.

Parmi les accidents de décompression, les atteintes médullaires et de l’oreille interne sont les plus fréquentes. Les ADD ont touché majoritairement des plongeurs expérimentés (>200 plongées) à très expérimentés (>1000 plongées); dans 18 cas, il y a eu respect de la procédure de décompression, le plus souvent l’ordinateur. Les plongées causales ont eu une profondeur moyenne de 34 mètres, pour une durée totale moyenne de 41 minutes (27 minutes fond).

Le respect des procédures de décompression diminue notablement les risques, la bonne forme physique et psychique joue aussi un rôle important ! Suivez Poulpy 😉 !

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