Automed plongée – Mai 2025 AH

Ouch ! Votre hernie discale qui se réveille juste avant le premier week-end de plongée du club, c’est vraiment la tuile. On comprend que vous ne vouliez rater ça pour rien au monde. Cependant, le « cocktail » Biprofénid® et Topalgic® conseillé par votre binôme est une très mauvaise idée avant une plongée, et voici pourquoi :

Les Anti-inflammatoires (comme le Biprofénid®) : Un risque pour vos reins et vos poumons

Les médicaments comme le Biprofénid® (qui fait partie de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme Advil®, Nurofen®, Voltarene®, etc.) sont à proscrire avant de plonger. Ils augmentent le risque de déshydratation et peuvent provoquer une insuffisance rénale. Pire encore, ils peuvent favoriser la survenue d’un Œdème Pulmonaire d’Immersion (OPI), une complication grave et potentiellement mortelle en plongée.

Les « Antidouleurs » (comme le Topalgic®) : Attention à la narcose et à la somnolence

Le Topalgic® est un antalgique de palier 2, ce qui signifie qu’il agit sur les récepteurs cérébraux sensibles à la morphine. Les médicaments de ce type (qui incluent aussi le Tramadol et la Codéine, présents dans Contramal®, Klipal codéiné®, Doliprane codéiné®, etc.) comportent des risques importants pour la plongée :

  • Nausées, vertiges, somnolence : Ces effets secondaires sont incompatibles avec la vigilance nécessaire en plongée.
  • Majoration du risque de narcose : Ces substances peuvent augmenter la sensibilité à la narcose à l’azote, rendant ses effets plus intenses ou la faisant apparaître à des profondeurs moins importantes.
  • Autres risques : Des médicaments comme Izalgi® et Lamaline®, contenant de la poudre d’opium, présentent les mêmes risques de somnolence et d’augmentation de la sensibilité à l’azote.

Bien que souvent disponibles dans les pharmacies domestiques, ces médicaments sont délivrés sur ordonnance et ne doivent pas être pris sans avis médical, surtout avant une plongée.

En résumé : L’automédication est un danger en plongée

La plongée est un sport qui demande une condition physique et mentale optimale. Prendre des médicaments sans avis médical, surtout ceux qui peuvent altérer votre vigilance, votre coordination ou affecter vos systèmes rénaux ou pulmonaires, est extrêmement dangereux.

  • Pas d’automédication : Ne prenez aucun médicament non prescrit par un professionnel de santé qui connaît votre dossier médical et les interactions possibles avec la plongée.
  • Attention aux pictogrammes : Soyez particulièrement vigilant avec les médicaments qui présentent un pictogramme de mise en garde.
  • Évitez les substances altérantes : Pas d’alcool, de cannabis ou de dérivés dans les 24 heures précédant la plongée.
  • Préparez-vous bien : Hydratez-vous correctement avant et après la plongée, et assurez-vous d’être bien reposé. Évitez les « 5 F » : Froid, Faim, Frousse, Fatigue, Soif.
  • Testez vos médicaments : Si vous devez prendre un nouveau médicament prescrit par un médecin, testez-le d’abord un soir où vous n’avez pas à conduire ou à plonger pour évaluer ses effets secondaires.
  • Consultez votre médecin de plongée : C’est la personne la plus qualifiée pour vous conseiller sur la compatibilité entre votre état de santé, vos traitements et la plongée.

Votre hernie discale est une vraie gêne, mais la sécurité en plongée doit toujours primer. N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou à un médecin de plongée pour trouver une solution adaptée qui ne compromettra pas votre sécurité sous l’eau.

Bonnes bulles, en toute sécurité !

Dr Jean Yves DORIS

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